Luc Besson le mal aimé

Luc Besson le mal aimé : non pas par le public, qui a placé son film « Lucy » en tête du box-office lors de son premier jour d’exploitation en France, mais par une partie des journalistes…
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Pour être allé à plusieurs avant-premières en présence des réalisateurs dans des UGC, la plupart du temps la « rencontre » se limite à quelques minutes de présentation. Pour David Cronenberg : quelques mots et c’est tout. De même pour Woody Allen. Est-ce que des journalistes en ont fait un sujet d’article pour se plaindre ? Non. Et pour Luc Besson, je lis sur le net des titres comme : « Luc Besson assure le service minimum à Paris » (d’après le Figaro) ou encore « Luc Besson, un petit tour à Locarno pour présenter son (petit) film » (évaluation de Télérama). Voici d’ailleurs le début de l’article : « Luc Besson a battu un record, et, pour une fois, pas au box-office : celui de l’invité du Festival de Locarno le plus « speed ». Alors que les cérémonies précédant les projections sur la Piazza Grande ont tendance à trainailler un peu, Luc avait un avion à 21h42 – il avait débarqué environ deux heures plus tôt, sans son pyjama, même Alain Delon avait dormi sur place. D’où une présentation express, l’œil sur l’horloge qui fait face à la grande scène, où le réalisateur de « Lucy » a redit ce qu’il avait dit un peu partout sur les capacités inexploitées du cerveau. »
Aurélien Ferenczi, l’auteur de l’article, devrait savoir que – forcement – les réalisateurs de répètent d’une présentation à l’autre (à moins de ne pas présenter le même film !) et que pour les présentations où le réalisateur parle seulement quelques minutes, ce n’est pas forcement du fait de l’intervenant ! Car le patron du cinéma veut faire le plus d’entrées possibles dans sa journée, et ça l’intéresse de caser le maximum de séances, donc de ne pas faire une présentation à rallonge. Et puis, de toute façon, face à un public qui n’a pas vu le film, il n’y a pas matière à parler longtemps.
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Alors voici le service « minimum » de Luc Besson, le mercredi 6 août, jour de sortie de son film :
9h15 : présentation à UGC Les Halles
9h40 : présentation à UGC Les Halles
de 11h à 11h20 : questions/réponses à la fin de la projection de 9h15 (et peut-être aussi pour celle de 9h40 ?)
14h15 : présentation à Gaumont Champs-Elysées
14h45 : présentation à Gaumont Opéra
15h30 : présentation à Pathé Quai d’Ivry
16h00 : présentation à EuropaCorp Cinéma
puis aller à Locarno (en Suisse !), parler à divers journalistes, faire une conférence de presse, faire des signatures  et enfin présenter le film lors d’une projection en plein air.
Le lien sur une vidéo, de moins de 3 minutes, où l’on trouve des extraits de cette journée 100% remplie : https://www.facebook.com/photo.php?v=604039479694866

« Black Storm » dans le métro

Le 13 août sort le film « Black Storm« . Avant cette après-midi, je n’en avais pas entendu parler. Et tout à l’heure j’ai croisé ces affiches publicitaires dans le métro :
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Je salut l’originalité de cette triple affiche : une tornade tellement forte qu’elle arrache les affiches voisines.
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Par contre, je trouve que ça ne fonctionne pas très bien ! Mais bon, ça reste amusant 😉

Retour de flamme

Dans le cadre de « Paris cinéma », il y avait une projection en plein air ce lundi 7 juillet : « Retour de flamme« , proposé par Serge Bromberg qui présente les films et les accompagne au piano.
Au programme, un court-métrage documentaire « Paris sous les eaux » datant du début du siècle (à noter que sur place, le temps n’était pas terrible mais, heureusement, il n’a pas plu !).
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Un court-métrage de Charlot : « Charlot au Music-Hall » (1915). Je l’avais vu il n’y a pas longtemps à la cinémathèque, présenté par le même Serge Bromberg. Pas grave.
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Un dessin animé de  1908, « Le Cauchemar de Fantoche« , d’Emile Cohl.
Un film de 1907, « Au Music-Hall » (avec Max Linder) dont Chaplin a du s’inspirer pour son court-métrage précédemment montré.
« Malec Forgeron » de Keaton, avec la présentation d’une version alternative pour une des séquences. Je ne connaissais pas ce court-métrage : bien amusant !!
Pour le dernier film, j’ai du partir, histoire de ne pas louper le dernier bus.

Cronenberg

Il y a quelques temps, je suis tombé sur un article assez affligeant de Jean-Michel Frodon (un critique de cinéma) qui dressait un bilan du 67ème Festival de Cannes. De mon point de vue, surtout affligeant pour ce passage :
« Dans ce qui est incontestablement le film de Cronenberg le plus faible depuis 12 ans, Maps to the Stars, Julianne Moore interprète un personnage de vedette hollywoodienne sur le retour traumatisée par son éviction des castings et des ragots, personnage si stéréotypé et univoque qu’il est curieux de la récompenser pour ça. A tout prendre, ce que fait la jeune Mia Wasikowska dans le même film est dix fois plus intéressant. »
J’aurais bien vu la récompense aller à Mia W. également. Que Jean-Michel Frodon n’ait pas aimé le film, soit (il a bien le droit) mais écrire qu’incontestablement c’est le plus faible Cronenberg depuis 12 ans, c’est vraiment débile. Je ne vois pas ce qu’il y a d’incontestable ! Et je conteste d’ailleurs. 😉
Heureusement, il reste des gens – critiques de cinéma – plus inspirés : BRAVO aux Cahiers du Cinéma pour cette superbe couverture ce mois de juin (sur le net, je n’ai trouvé que cette image pas très grande mais on reconnait quand même Julianne Moore) :
couverture
Sinon, sur Cronenberg, voici un site qui à l’air tip top: cronenbergmuseum.tiff.net
Un musée virtuel sur le grand réalisateur canadien. Je ne l’ai pas encore exploré mais je ne manquerai pas de m’y rendre prochainement !

MAPS TO THE STARS

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Le personnage d’Agatha (Mia Wasikowska, qui jouait Alice dans le film de Tim Burton) débarque à Hollywood avec pas mal de problèmes à régler.
Dans le nouveau film de David Cronenberg, MAPS TO THE STARS, il est question de variations sur le poème d’Eluard, « Liberté ».
Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable de neige
J’écris ton nom
[…]
Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté
Il est question de Carrie Fisher (qui a bien grossi depuis Star Wars).
carrie fisher
Pour ma part, j’ai vu dans la dernière partie du film des échos avec une autre Carrie : celle du film de Brian De Palma (mère bien atteinte, destructions par le feu, humiliations, règles, vengeance, folie…).
carrie
film-carrie-au-bal-du-diable-de-palma-sissy-spacek
Il est fait référence à des actrices qui existent, à des actrices et des films inventés. A des séries télé inventées (Blue Matrix).
A un moment donné, on conseille à l’héroïne du film de retourner au Kansas, comme Dorothy…
Dorothy
(Le magicien d’Oz)
Et puis il sera aussi question d’un chien… qui ne fera pas de vieux os.
Allez, une petite place à MAPS TO THE STARS au palmarès du Festival de Cannes 2014, svp.
UPDATE du 24/05/14 : prix d’interprétation féminine à Julianne Moore (très bien dans le film de Cronenberg, mais j’aurais plutôt donné le prix à Mia Wasikowska !).

Ferrara privé de grand écran…

En France, le film « Welcome to New-York » d’Abel Ferrara ne sortira pas en salle, les distributeurs pensant faire plus d’argent en le proposant directement en « Vidéo à la demande » (VOD). « Pour que tout le monde puisse le voir » disent-ils, comme si tout le monde avait envie de le voir. Mais c’est vrai qu’en tant que spectateur, si l’on n’habite pas une grande ville, nous sommes dépendant du choix des programmateurs de nos cinémas. Il faudrait que le film puisse sortir comme le souhaitent les distributeurs : salle, VOD. Au choix. Mais en France, le fait que le film soit disponible en ligne interdit une sortie salle (une table ronde, à Cannes, va essayer de repenser tout cela).
Pour « Welcome to New-York », le distributeur a précisé qu’il allait dépenser autant d’argent pour promouvoir sa « disponibilité » (je ne sais pas trop quel mot mettre) sur internet que si le film sortait en salle (les films en sortie sont interdits de pub télé. Ce n’est pas le cas des VOD, on verra donc prochainement la tête de Depardieu dans nos téléviseurs 16/9).
Sur la page Facebook de Wild Side (qui distribue le film), j’ai fait part de mes réserves. Ils sont réactifs, puisque les réponses n’ont pas traîné !
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Parler d’E-cinema, ça doit être comme dire « non voyant » plutôt qu' »aveugle » mais j’ai préféré éviter le dialogue de sourd…
nb: l’image que j’avais mise en pièce jointe est un visuel du premier long métrage de Ferrara, « Driller killer », dans lequel un artiste peintre devient fou et sort de son atelier pour tuer des SDF à coup de perceuse.
J’ai apprécié la réponse de Wild Side 😉
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Welcome to Cannes

Ce soir : ouverture du 67ème festival de Cannes ! Et le film d’ouverture sera « Grace de Monaco » d’Olivier Dahan.
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Cela me rappelle une petite anecdote.
Cette année, au Salon du livre de Paris, était présent Joseph Joffo. Ceci dit, chaque fois que je suis allé à ce salon, je l’ai croisé (toujours à essayer de vendre un deuxième ou troisième livre à la personne qui en achète un ou deux !). Sur la table, je vois « Un sac de billes » en BD. Et je crois me souvenir que Jacques Doillon a adapté ce récit autobiographique en film (un des rares films de Jacques Doillon que je n’ai pas vu d’ailleurs).
Je dis à Joseph Joffo : « Jacques Doillon en a fait un film, non ? ». Réponse de l’intéressé : « Oui, je l’ai fait interdire. Ce n’était pas mon histoire ».
Je ne savais pas cela ! Et, de mon point de vue, ce n’est pas à l’honneur de Joffo que de faire interdire un film (il pourrait demander l’intégration d’un carton, au début, qui préciserait que des libertés ont été prises avec le livre…). Enfin, cela m’a amusé du coup d’avoir posé cette question.
Suite à cela, j’ai fait des petites recherches sur internet, et j’ai trouvé cet entretien de Doillon, où il parle de cette censure :
« A sa sortie, Un Sac de billes a été très bien reçu par la critique et s’est taillé un joli succès en salles. L’auteur, en revanche, n’a pas apprécié les quelques libertés que j’avais prises avec son texte. Et lors de la renégociation des droits du livre, 30 ans après la sortie du film, Joffo a purement et simplement interdit la diffusion ou l’exploitation commerciale de mon oeuvre ! »
Je ne savais pas que les droits pouvaient ainsi être temporaires, une fois une adaptation réalisée !! (du coup, si je veux voir le film, il faudra que je le regarde sur Youtub…)
Au Salon du livre, Joseph Joffo a ajouté qu’une nouvelle adaptation d' »Un sac de billes » allait être réalisé par Olivier Dahan. J’ai zieuté sur le web et peu de site internet l’indique (il n’apparaît pas encore dans les projets du réalisateur sur les sites Allociné ou imdb par exemple). Donc voilà, semi-exclue (parce que je l’ai quand même trouvé indiqué quelque part 😉 ) : Olivier Dahan va adapter le roman le plus connu de Joseph Joffo (et on pourra le voir, si le film ne se fait pas interdire…).

Giger

Triste nouvelle. H. R. Giger est mort ce 13 mai 2014 à l’âge de 74 ans (des suites d’une mauvaise chute, indique les médias). Il est surtout connu pour avoir créé l’effrayant monstre ALIEN dans le film de Ridley Scott.
Je viens de découvrir (sur le site comicsblog) qu’il avait dessiné un projet de Batmobile pour « Batman Forever » (le film flashy de Joel Schumacher).
Bnhv16KCMAA_fm4
Projet amusant, non retenu.
De Giger, j’ai acheté dans le passé plusieurs livres d’illustrations. Et, fin 2004, j’avais été enchanté que le Musée de la Halle Saint-Pierre lui consacre une grande exposition (« Le monde selon H.R. Giger » du 13 septembre 2004 au 6 février 2005). Je n’ai pas retrouvé beaucoup de traces de cette expo sur le net, voici quand même une photo glanée sur la toile :
ExpoHEYPartII_01
Si un jour je vais à Gruyères, en Suisse, je ne manquerais pas de visiter son musée
update : un dessin croisé ce 14 mai (et réalisé par Olivier Lascar)
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Audrey H.

Aujourd’hui Google rend hommage à Audrey Hepburn avec ce beau dessin :
google
blanc2« Il y a 85 ans naissait Audrey Hepburn »
Hepburn qui savait réparer un évier (dans Cluny Brown)…
Cluny Brown (1946) Directed by Ernst Lubitsch Shown: Jennifer Jones
…ou rêver de diamants en prenant son petit déjeuner (Breakfast at Tiffany’s)
MCDBRAT EC006.

Dans la cour

« Dormir
Il a dormi sur les mains.
Sur un rocher.
Sur ses pieds.
Sur les pieds de quelqu’un d’autre.
Il a dormi dans des bus, des trains, des avions.
Dormi pendant le service.
Dormi au bord de la route.
Dormi sur un sac de pommes.
Il a dormi dans une sanisette.
Dans un grenier à foin.
Au Super Dome.
Dormi dans une Jaguar et sur la plate-forme d’un pick-up.
Dormi au théâtre.
En prison.
Sur des bateaux.
Il a dormi dans des baraquements et, une fois, dans un château.
Dormi sous la pluie.
Sous un soleil ardent il a dormi.
A cheval.
Il a dormi sur des chaises, dans des églises, des hôtels de luxe.
Il a dormi sous des toits étrangers toute sa vie.
Maintenant il dort sous la terre.
Il n’en finit pas de dormir.
Comme un vieux roi. »
J’ai découvert ce poème de Raymond Carver dans le film « Dans la cour » de Pierre Salvadori (vu ce soir en avant-première). C’est le personnage d’Antoine (joué par Gustave Kervern, formidable) qui le lit. Le poème n’est pas très gai… mais le film non plus !!
Dans la cour
Les personnages principaux ont, comme le dit l’affiche, de petites fissures, de grandes fêlures.
Très beau film, beaucoup de passages drôles et d’autres moins.