Avant d’être passé en coup de vent au Palais de Tokyo pour voir une botte de foin, j’étais allé visiter – il y a quelques semaines – l’exposition INSIDE. Elle présente des œuvres très variées et une de mes préférées est « Le Refuge » de Stéphane Thidet. Il s’agit d’une cabane. Sa particularité ? A l’intérieur, il pleut !
Superbe visuellement, et également amusant au niveau de l’ambiance sonore qu’il en découle. Sur le net, j’ai trouvé une vidéo (issue d’une autre expo) qui en donne un aperçu : ici.
Auteur/autrice : FM Pilote
La femme d’à côté
Autour de l’exposition Truffaut, La Cinémathèque et Télérama ont organisé un concours dont le thème était « Lettre à la femme d’à côté » (3000 signes maximums).
J’ai participé au concours mais on texte n’a pas été retenu. Il y avait des prix pour les trois premiers (lisibles ici). Voici ce que j’avais envoyé :
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Chère Femme d’à côté,
Je me rends compte que, pour participer à ce concours, je dois vous écrire avant ce soir minuit. Un peu comme lorsque le maître laisse un délai d’une semaine à l’écolier pour peaufiner sa rédaction et que l’enfant s’y met la veille, bien obligé.
Je n’ai pas envie d’inventer d’excuses ou de vous présenter une absence totale d’inspiration. Le problème, c’est que je ne vous ai pas revue depuis plusieurs années. Tout à l’heure, je m’installerai confortablement dans la salle Henri Langlois de la Cinémathèque Française et je pourrai alors vous admirer sur grand écran. Mais le métro étant d’une certaine lenteur, je rentrerai tard chez moi et je vois bien qu’il faut que je vous écrive avant.
J’affectionne connaître le moins d’éléments possibles d’un film au moment de le voir, ou même de le revoir car j’oublie beaucoup. Ainsi, je ne me rappelais plus que vos personnages principaux mourraient à la fin. Un court extrait dans une exposition, au cinquième étage du 51 Rue de Bercy, me l’a brutalement rappelé. Heureusement, je verrai vos protagonistes bien vivants pendant les cent et quelques minutes qui précéderont ce douloureux épilogue.
Pour ne rien vous cacher, je me réjouis d’avance de notre rendez-vous tarifé. Croyez bien que je compte en savourer chaque minute. Je sais que je vais aimer votre image, votre musique, votre rythme et vos audaces.
Je pourrai vous écrire une lettre deux fois plus longue, mais je vais faire court. Pour garder des secrets entre nous.
Je vous embrasse tendrement,
Votre dévoué spectateur.
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Proverbe
J’avais lu sur le net que quelqu’un allait chercher une aiguille dans une botte de foin, au Palais de Tokyo. Comme je passais pas loin du musée ce soir, j’ai été y faire un tour. Trop tard ! L’aiguille avait déjà été trouvé (et on pouvait l' »admirer », sous verre dans une vitrine…)
Lettre ouverte…
J’ai emprunté, à la bibliothèque François Truffaut, plusieurs documents autour de François Truffaut. Et notament, « Lettre ouverte à François Truffaut » d’Eric Neuhoff (j’ai ensuite découvert que ça fait partie d’une série de divers lettres ouvertes, écrites à chaque fois par quelqu’un de différent).
C’est assez amusant comme texte. Je ne suis pas d’accord avec tout. Par exemple, Neuhoff dit beaucoup de mal de « L’Amour en fuite » (film que Truffaut n’aimait pas d’ailleurs) alors que je le trouve excellent. Et il dit également beaucoup de mal de Marie-France Pisier.
Dans le début de sa lettre ouverte, il décrit des photos. Exercice sympa ! Voici un passage :
« J’ai sous les yeux quelques photos de vous. […] Il y en a une qui est charmante. Elle est de Robert Lachenay. La date n’est pas précisée. Visiblement, c’était à vos débuts. Vous êtes sur une terrasse. La Côte d’Azur ? Ça doit être la Côte d’Azur, en effet, parce que deux palmiers se dressent dans le coin droit et que, dans l’ensemble, les gens de cinéma n’affectionnent guère la région de Roubaix. Au fond, ce qui ressemble à un champ de vignes et une colline couverte de forêts. Les Maures, peut-être. Vous êtes seul sur cette terrasse, de profil, et vous vous livrez à un étrange exercice. Vous sautez en l’air – assez haut, d’ailleurs. La jambe gauche est tendue en avant, comme celle d’un footballeur au moment du pénalty, la droite repliée en arrière. Êtes-vous en train de sauter par-dessus un fil ? Vous a-t-on joué un tour ? Si ça se trouve, ce gag a été inventé pour les besoins de la cause. Comme vous ne savez pas quoi faire devant l’objectif, que vous n’êtes pas acteur vous avez déniché ce stratagème. Je saute, hop, comme ça ce sera original. Vous ne semblez pas très à l’aise, dans cette position. L’acrobatie et vous… Vous auriez pu reprendre à votre compte ce mot de Churchill à qui on demandait le secret de sa forme : « Aucun sport ! » Que fabriquiez-vous sur cette terrasse ensoleillée, vous que les vacances ont le don d’assommer ? J’ai dit Côte d’Azur, mais il ne s’agit certainement pas du bord de mer. Il paraît que vous ne vous baigniez jamais, que vous n’aviez pas daigné apprendre à nager. Cette gaucherie – Paris est si loin – apparaît dans votre accoutrement. Une grosse veste par cette chaleur, on n’a pas idée. Boutonnée, par-dessus le marché. C’est bien vous, ça. Le pantalon, lui, est étonnant. Il a une petite fente en bas, comme si la couture s’était défaite au niveau de la cheville. La mode de ces années-là. Qui y avait-il d’autre, sur cette terrasse, autour du photographe ? Ça n’est pas une photo destinée à la presse. Vous êtes avec des amis. On vous a chargé d’amuser la galerie, de détendre l’atmosphère : un festival, on attend le palmarès en se rongeant les sangs ? Hors champ, une femme sourit avec attendrissement en vous regardant. François fait le clown, songe-t-elle dans sa robe à nylon à fleurs qui bat le vent. Le mistral la décoiffe. Sacré François. Pourvu qu’il ait la Palme d’or ».
La photo en question :
La photo est visible dans l’expo « François Truffaut » à la Cinémathèque Française (je l’ai prise rapidement, comme on n’a pas trop de droit de prendre des photos !!).
Eric Neuhoff a laissé aller son imagination à partir de ce cliché. Et en réalité, Truffaut n’était pas tout seul à faire le clown sur cette terrasse, comme le montre dans l’expo la photo voisine :
(nb : Jeanne Moreau, à droite)
400 coups
Lors d’une séance « jeune public » à la cinémathèque (c’est-à-dire une séance notamment à destination des enfants, avec une présentation du film et parfois une discussion à la fin), Serge Moati était invité pour présenter le film de François Truffaut « Les 400 coups ».
J’ai appris à l’occasion que Serge Moati avait passé le casting pour le rôle d’Antoine Doinel (et était allé assez loin dans les étapes du casting avant que Truffaut lui préfère Jean-Pierre Léaud).
Le réalisateur a donné quand même un petit rôle à Serge Moati (qui à l’époque s’appelait Henri Moati).
Au cours du film, je ne l’ai pas reconnu, mais après un petit tour sur le net, je vois qu’il s’agit de l’élève Simonneau :
Serge Moati rappelé avec émotion cette rencontre avec Truffaut. Ce dernier lui avait permis de venir aussi souvent qu’il souhaitait sur le plateau, où Truffaut faisait semblant de suivre ses conseils pour placer correctement la caméra !
Hitchcock
La Cinémathèque Française propose une exposition Truffaut (jusqu’à janvier 2015). Dans l’expo, on ne peut pas prendre de photos… enfin j’en ai pris une ou deux discrètement !
Truffaut et Hitchcock s’appréciaient beaucoup. Voici deux documents, présents dans l’expo, où l’on voit qu’Hitchcock ne manquait pas d’humour :
Cette lettre adressée à Truffaut
Hitchcock demande un autographe de l’acteur qui joue le docteur dans le film « L’enfant sauvage »… et cet acteur n’est autre que Truffaut lui-même !!
Plus tard dans l’expo, on trouve cette carte de vœux :
Pas de L dans l’alphabet (« no L » !)
Ne pas rire…
Air de famille
Cela m’est arrivé de voir des ressemblances entre deux affiches de cinéma pour des films différents. Cette fois, c’est une affiche de théâtre qui m’a rappelé une affiche de film.
Il s’agit de l’affiche de la pièce « Nos femmes » qui, sans être la même que celle du film de De Palma « Le Dahlia Noir », en a un air de famille :
Musée Gaumont
Dans le cadre des Journées du Patrimoine, je suis allé visiter le musée Gaumont (qui n’est ouvert qu’à l’occasion de ce week-end). Le lieu n’est pas très grand, et sert de bureau le reste du temps.
Parmi les vitrines, en voici une consacrée à des documents sur le Gaumont Palace. Situé place Clichy, la salle était de… 6000 places !
Le musée possède plusieurs appareils, costumes, accessoires, affiches. On peut voir notamment des objets autour des films de Luc Besson, comme « Le 5ème élément » :
Ou « Léon » :
A la fin de la visite, il y avait une petite projection de films produits par Gaumont et on nous a offert le DVD du film « L’extravagant Voyage du jeune et prodigieux T. S. Spivet » de Jean-Pierre Jeunet. Sympa 🙂