Jacques Chancel est mort à l’âge de 86 ans (update du 24/12 : c’est l’âge indiqué par plusieurs médias, mais ce matin j’ai entendu qu’il se vieillissait de 3 ans…).
France Inter lui rend hommage en proposant en écoute sur le net plusieurs de ses « Radioscopies », dont celle avec Hitchcock : ici.
Catégorie : Cinéma
La Petite Voleuse
Dans le cadre de la rétrospective Truffaut à la Cinémathèque a été programmé le film « La Petite voleuse » de Claude Miller. Pour ce film, François Truffaut et Claude de Givray avaient écrit trente pages de synopsis puis le projet était resté en état. Quatre ans après la mort de Truffaut, Claude Miller (qui avait été directeur de production sur plusieurs films de Truffaut) sort sa version après avoir repris le projet et développé les trente pages existantes.
Le projet du film avait été pensé par Truffaut comme une version féminine des 400 coups. Avec, aussi, la différence de se passer au moment de l’adolescence et non plus de l’enfance.
Annie Miller, la femme de Claude Miller, était présente à la Cinémathèque pour présenter le film et en discuter après la projection. Elle a également participé à l’écriture du film.
En quittant la salle, j’ai dit à Annie Miller que j’aimais beaucoup l’affiche du film, très original :
J’ai alors appris qu’Annie Miller faisait partie des auteurs de cette affiche et que celle-ci avait reçu le César de la meilleure affiche ! Récompense que n’existe plus aujourd’hui (je ne savais même pas qu’elle avait existé). Sur le site Wikipedia, ici, on peut voir qu’il n’y a eu que 5 récompenses dans cette catégorie.
Quatre ans plus tard
Peut-être que vous avez vu cette actrice dans un film sorti il y a quatre ans.
Pas facile de la reconnaître ! Voici le film : ici.
Zoé Héran, qui avait 11 ans au moment du tournage, en a maintenant 15. Elle est venu présenter le film à la Cinémathèque Française dans le cadre d’une séance jeune public.
Il y a eu un moment d’échange après le film, et les questions des enfants des centres aérés portaient pour beaucoup sur la question du réel : est-ce que sa sœur dans le film est sa vraie sœur, les parents ses vrais parents, la maison sa vraie maison, etc. Ça tournait un peu en rond, sûrement du fait du sujet du film (une personne se fait passer pour une autre).
Voici, ci-dessous, une photo d’enfants venus voir le film posant auprès de Zoé. La maman de Zoé, qui était aussi présente, a indiqué que Zoé avait une page sur Facebook et qu’elle pourrait y publier une photo. « Non, non, a dit un des accompagnateurs, pas de photos des enfants sur Facebook ». Du coup, pour la photo que j’ai prise, j’ai caché les visages…
nb : sur Facebook, on peut voir une photo où Zoé pose à côté des actrices de « Bande de filles » (le nouveau film de Céline Sciamma, après « Tomboy ») et de la réalisatrice : ici.
Claude Jade
J’ai emprunté, à la bibliothèque François Truffaut, le livre souvenirs de Claude Jade : « Baisers envolés ».
Elle a tourné trois films avec François Truffaut où elle joue le même rôle, Christine Darbon :
Baisers volés (1968)
Domicile conjugale (1970)
L’amour en fuite (1978)
Après « Baisers volés », François Truffaut l’a demandé en mariage puis, peu de temps avant la date de la cérémonie, a annulé.
Dans l’autobiographie de Claude Jade, j’ai été surtout intéressé par ce qui concernait Truffaut ou Hitchcock (avec qui Claude Jade a tourné « Topaz »).
Il y a plusieurs lettres de François Truffaut qui sont insérées dans le récit. Souvent, Truffaut a beaucoup d’humour dans ce qu’il écrit !
A un moment, Claude Jade explique qu’elle ne se sentait pas très bien :
« Je n’avais pas le droit de faire de ski, et ne voulais prendre aucun risque avant le tournage de Domicile conjugal, prévu en février. J’étais un peu fatiguée malgré l’altitude et le bon air. Je rentrai à Paris et me sentis très mal ; j’avais sans arrêt des nausées. J’allai voir un médecin qui pensa à une jaunisse ; il fallait faire des analyses. […] »
Plus loin, lettre de François Truffaut (nb : dans « Domicile conjugale », le personnage d’Antoine Doinel tombe amoureux d’une japonaise) :
« lundi début janvier 1976
Ma petite Claude, non non et non, malgré ta jaunisse je ne te donnerai pas le rôle de la fille japonaise ; je suis désolé pour toi, pour tes projets de voyage, soulagé pour le film qui n’en sera pas affecté ; tu connais l’égoïsme des metteurs en scène… »
Et pour rester dans l’humour, voici parmi les photos que propose le livre, un chèque bancaire :
😉
Pierre Repp
Je ne connaissais pas l’humoriste Pierre Repp. Ce matin dans l’émission « Remède à la mélancolie », sur France Inter, j’ai entendu un extrait du sketch Les crêpes (que l’on peut retrouver en entier ici).
Et, du même coup, j’ai appris que Pierre Repp jouait le professeur d’anglais dans le film « Les 400 coups » !
White God
Cette semaine, j’ai vu en avant-première le film « White God » qui sortira nos écrans français le 3 décembre. Le film avait été présenté en septembre à l’Etrange Festival, mais je n’avais pas eu l’occasion de le voir alors. C’est un film hongro-germano-suédois. La bande annonce n’en révèle (presque) pas trop, puisqu’elle reprend le début du film : une fille à vélo est poursuivit par une meute de chiens. Par contre la bande-annonce aurait été inspiré de ne pas rajouter quelques images supplémentaires à la fin !
Le texte publicitaire reprend une critique pour annoncer « dans la lignée des Oiseaux d’Hitchcock ». Euh… pas vraiment. C’est assez mal venue cette comparaison ! J’ai plutôt pensé à la « Planète des Singes ». Et, dans une critique sur le net, j’ai justement vu citer « La Planète des singes : les origines ». Sans trop dévoiler d’éléments du film, il s’agit de chiens qui se révoltent. J’ai aimé dans le film l’impression donnée que les chiens communiquaient entre eux, se prévenaient, etc. Un peu comme dans « Babe 2 » mais sans que les chiens parlent !! (d’ailleurs cette année « Babe 2 » est passé à l’Etrange festival, dans ke cadre d’une carte blanche au réalisateur Sono Sion).
Lors de l’avant-première de « White God », son réalisateur était présent pour dire quelques mots avant le film. Il a expliqué que les chiens étaient tous réels, il n’y a pas eu d’utilisation d’images de synthèse.
Voici le chien principal, en action dans le film :
Et le voici à Cannes (le film était présent dans la section « Un certain regard ») 😉
Quel acteur !! (aux côtés du chien : l’actrice principale et le réalisateur)
La femme d’à côté
Autour de l’exposition Truffaut, La Cinémathèque et Télérama ont organisé un concours dont le thème était « Lettre à la femme d’à côté » (3000 signes maximums).
J’ai participé au concours mais on texte n’a pas été retenu. Il y avait des prix pour les trois premiers (lisibles ici). Voici ce que j’avais envoyé :
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Chère Femme d’à côté,
Je me rends compte que, pour participer à ce concours, je dois vous écrire avant ce soir minuit. Un peu comme lorsque le maître laisse un délai d’une semaine à l’écolier pour peaufiner sa rédaction et que l’enfant s’y met la veille, bien obligé.
Je n’ai pas envie d’inventer d’excuses ou de vous présenter une absence totale d’inspiration. Le problème, c’est que je ne vous ai pas revue depuis plusieurs années. Tout à l’heure, je m’installerai confortablement dans la salle Henri Langlois de la Cinémathèque Française et je pourrai alors vous admirer sur grand écran. Mais le métro étant d’une certaine lenteur, je rentrerai tard chez moi et je vois bien qu’il faut que je vous écrive avant.
J’affectionne connaître le moins d’éléments possibles d’un film au moment de le voir, ou même de le revoir car j’oublie beaucoup. Ainsi, je ne me rappelais plus que vos personnages principaux mourraient à la fin. Un court extrait dans une exposition, au cinquième étage du 51 Rue de Bercy, me l’a brutalement rappelé. Heureusement, je verrai vos protagonistes bien vivants pendant les cent et quelques minutes qui précéderont ce douloureux épilogue.
Pour ne rien vous cacher, je me réjouis d’avance de notre rendez-vous tarifé. Croyez bien que je compte en savourer chaque minute. Je sais que je vais aimer votre image, votre musique, votre rythme et vos audaces.
Je pourrai vous écrire une lettre deux fois plus longue, mais je vais faire court. Pour garder des secrets entre nous.
Je vous embrasse tendrement,
Votre dévoué spectateur.
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Lettre ouverte…
J’ai emprunté, à la bibliothèque François Truffaut, plusieurs documents autour de François Truffaut. Et notament, « Lettre ouverte à François Truffaut » d’Eric Neuhoff (j’ai ensuite découvert que ça fait partie d’une série de divers lettres ouvertes, écrites à chaque fois par quelqu’un de différent).
C’est assez amusant comme texte. Je ne suis pas d’accord avec tout. Par exemple, Neuhoff dit beaucoup de mal de « L’Amour en fuite » (film que Truffaut n’aimait pas d’ailleurs) alors que je le trouve excellent. Et il dit également beaucoup de mal de Marie-France Pisier.
Dans le début de sa lettre ouverte, il décrit des photos. Exercice sympa ! Voici un passage :
« J’ai sous les yeux quelques photos de vous. […] Il y en a une qui est charmante. Elle est de Robert Lachenay. La date n’est pas précisée. Visiblement, c’était à vos débuts. Vous êtes sur une terrasse. La Côte d’Azur ? Ça doit être la Côte d’Azur, en effet, parce que deux palmiers se dressent dans le coin droit et que, dans l’ensemble, les gens de cinéma n’affectionnent guère la région de Roubaix. Au fond, ce qui ressemble à un champ de vignes et une colline couverte de forêts. Les Maures, peut-être. Vous êtes seul sur cette terrasse, de profil, et vous vous livrez à un étrange exercice. Vous sautez en l’air – assez haut, d’ailleurs. La jambe gauche est tendue en avant, comme celle d’un footballeur au moment du pénalty, la droite repliée en arrière. Êtes-vous en train de sauter par-dessus un fil ? Vous a-t-on joué un tour ? Si ça se trouve, ce gag a été inventé pour les besoins de la cause. Comme vous ne savez pas quoi faire devant l’objectif, que vous n’êtes pas acteur vous avez déniché ce stratagème. Je saute, hop, comme ça ce sera original. Vous ne semblez pas très à l’aise, dans cette position. L’acrobatie et vous… Vous auriez pu reprendre à votre compte ce mot de Churchill à qui on demandait le secret de sa forme : « Aucun sport ! » Que fabriquiez-vous sur cette terrasse ensoleillée, vous que les vacances ont le don d’assommer ? J’ai dit Côte d’Azur, mais il ne s’agit certainement pas du bord de mer. Il paraît que vous ne vous baigniez jamais, que vous n’aviez pas daigné apprendre à nager. Cette gaucherie – Paris est si loin – apparaît dans votre accoutrement. Une grosse veste par cette chaleur, on n’a pas idée. Boutonnée, par-dessus le marché. C’est bien vous, ça. Le pantalon, lui, est étonnant. Il a une petite fente en bas, comme si la couture s’était défaite au niveau de la cheville. La mode de ces années-là. Qui y avait-il d’autre, sur cette terrasse, autour du photographe ? Ça n’est pas une photo destinée à la presse. Vous êtes avec des amis. On vous a chargé d’amuser la galerie, de détendre l’atmosphère : un festival, on attend le palmarès en se rongeant les sangs ? Hors champ, une femme sourit avec attendrissement en vous regardant. François fait le clown, songe-t-elle dans sa robe à nylon à fleurs qui bat le vent. Le mistral la décoiffe. Sacré François. Pourvu qu’il ait la Palme d’or ».
La photo en question :
La photo est visible dans l’expo « François Truffaut » à la Cinémathèque Française (je l’ai prise rapidement, comme on n’a pas trop de droit de prendre des photos !!).
Eric Neuhoff a laissé aller son imagination à partir de ce cliché. Et en réalité, Truffaut n’était pas tout seul à faire le clown sur cette terrasse, comme le montre dans l’expo la photo voisine :
(nb : Jeanne Moreau, à droite)
400 coups
Lors d’une séance « jeune public » à la cinémathèque (c’est-à-dire une séance notamment à destination des enfants, avec une présentation du film et parfois une discussion à la fin), Serge Moati était invité pour présenter le film de François Truffaut « Les 400 coups ».
J’ai appris à l’occasion que Serge Moati avait passé le casting pour le rôle d’Antoine Doinel (et était allé assez loin dans les étapes du casting avant que Truffaut lui préfère Jean-Pierre Léaud).
Le réalisateur a donné quand même un petit rôle à Serge Moati (qui à l’époque s’appelait Henri Moati).
Au cours du film, je ne l’ai pas reconnu, mais après un petit tour sur le net, je vois qu’il s’agit de l’élève Simonneau :
Serge Moati rappelé avec émotion cette rencontre avec Truffaut. Ce dernier lui avait permis de venir aussi souvent qu’il souhaitait sur le plateau, où Truffaut faisait semblant de suivre ses conseils pour placer correctement la caméra !
Hitchcock
La Cinémathèque Française propose une exposition Truffaut (jusqu’à janvier 2015). Dans l’expo, on ne peut pas prendre de photos… enfin j’en ai pris une ou deux discrètement !
Truffaut et Hitchcock s’appréciaient beaucoup. Voici deux documents, présents dans l’expo, où l’on voit qu’Hitchcock ne manquait pas d’humour :
Cette lettre adressée à Truffaut
Hitchcock demande un autographe de l’acteur qui joue le docteur dans le film « L’enfant sauvage »… et cet acteur n’est autre que Truffaut lui-même !!
Plus tard dans l’expo, on trouve cette carte de vœux :
Pas de L dans l’alphabet (« no L » !)