Une terrible beauté est née

Je vais profiter de ce blog pour faire apparaître différents textes que j’ai eu l’occasion d’écrire.
Donc voici la nouvelle intitulée « Une terrible beauté est née ». C’était un concours Télérama au moment de la Biennale de Lyon de 2011 (qui avait pour titre cette année là « Une terrible beauté est née »).
Outre ce titre imposé, il y avait également l’impératifs d' »écrire en français un récit, une fiction, devant faire exactement 2 011 signes ». Je n’ai pas eu l’honneur de faire partie des 10 gagnants, terribles résultats ! 😉
Voici mes 2011 signes, pas un de + ou de – :
2011 devait être un tournant dans la vie d’Amandine Bajou : pas une seconde elle ne doutait de sa sélection en première année des Beaux-arts dès la rentrée suivante. Sa meilleure amie répétait que les chances de se voir admis augmentaient significativement si l’on passait, au préalable, par une école préparatoire. Armée d’une confiance à revendre, Amandine savait qu’elle se présenterait directement au concours l’année du Baccalauréat. Il fallait amener un portfolio, elle amena un dessin. Elle misa tout sur un format raisin dans lequel elle avait mis tout son savoir faire et sa créativité prête à être exposée au grand jour. À l’image du tableau décrit dans la nouvelle d’Honoré de Balzac Le Chef-d’œuvre inconnu, il est possible que l’artiste voit dans son travail retouché à l’extrême une œuvre ultime, une beauté aussi terrible que sublime, alors que tout œil extérieur se heurte à un mur d’incompréhension. Jusqu’à présent Amandine n’avait lu de Balzac que La Peau de chagrin et était persuadée d’avoir peint une œuvre qui ne ferait pas un pli, méduserait les professeurs lors de l’épreuve d’admission. Elle présentait un autoportrait sans même penser à croiser les doigts pour que cette donnée saute au visage du jury. Le jour fatidique, face à l’œuvre unique, les juges affalés sur leurs sièges échangèrent des regards moqueurs. Amandine n’en revenait pas mais avait entendu dire que les décideurs étaient parfois blagueurs. Si le travail présenté était nul, ils disaient : « Ce que vous présentez n’entre pas dans le profil de nos attentes ». Si c’était bien, ils disaient : « C’est bien ». Si c’était prodigieux, ils pouvaient leur arriver de le cacher, juste pour rire. Quand le candidat marchait penaud jusqu’à la porte de sortie, après des échanges de clins d’œil que le condamné à l’exit ne voyait pas, un des membres du jury rappelait l’élève pour le féliciter de son talent plus que prometteur. Sur le chemin de la sortie, Amandine espérait un signe mais le jury n’ajouta pas un mot de plus.

Expo Pixar

J’avais beaucoup aimé des courts-métrages des studios Pixar quand j’avais eu l’occasion d’en voir. Puis, à part « Toy Story 2 », je n’avais pas vu de long-métrage Pixar (à la télé ou au cinéma) jusqu’à « Cars ».
Pour « Cars », je m’étais dis que j’allais sûrement ne pas aimer (des voitures avec des yeux, bof) mais j’avais une bonne occasion de le voir : une avant-première à la Cinémathèque  Française. Ils avaient fait les choses en grand : dans l’après-midi, le film en VO suivit d’une conférence par John Lasseter (qui était présent pour retracer sa carrière). Il était très sympa et passionnant à écouter. Et, à ma grande surprise, j’avais été emballé par le film !
A l’extérieur de la Cinémathèque, il y avait tapis rouge, maquette de la voiture, et le soir était consacré à une projection du film en VF, uniquement pour des invités VIP. Du coup, on pouvait les voir arriver (il y avait notamment les doubleurs pour les voix françaises :  Guillaume Canet, Cécile de France, Samuel Le Bihan, etc).
Suite à cette « révélation » 😉 j’ai vu tous les long-métrages PIXAR qui précédaient, et j’ai vu tous les suivants au cinéma jusqu’à… « Cars 2 » (qui ne me disait pas grand chose). Depuis, j’ai vu « Cars 2 », film qui n’est pas extraordinaire à mes yeux.
Bref, tout ça était un petit préambule pour dire que jusqu’en mars, il y a une expo PIXAR à Paris, dans un musée qui s’appelle l’Art Ludique (c’est la première expo de ce lieu). J’ai vu l’expo à la fin de l’année dernière et j’ai beaucoup aimé. L’entrée est un peu cher (14 Euros le plein tarif) mais ça vaut le coup. Ceci dit, niveau prix, l’expo Star Wars qui ouvre demain à la Cité du Cinéma bat des records : 22 Euros !
Pour l’expo PIXAR, les photos étaient interdites (on peut en trouver quand même sur le net, soit sur des blogs, soit pour illustrer des articles de journaliste). Perso, j’ai pris cette petite photo avec mon téléphone :
pixar2
C’est un croquis préparatoire pour les perso de « Monstre et Compagnie » ! Pour info, voici les mêmes, plus tard :
pixar3
 
Beaucoup de dessins à admirer dans l’expo, des sculptures, une grand quantité de vidéos (il y a des bornes où se trouve peut-être 5 ou 6 heures d’interviews et de making-of des films).
Vers la fin de l’expo, une petite salle contient une pièce extraordinaire : un Zootrope.
zoetrope_still
C’est magique de le voir fonctionner. En voici une idée dans cette vidéo : ICI.
Fin de l’expo le 2 mars.

Abus de faiblesse

« Abus de faiblesse » est le nouveau film de Catherine Breillat, sortit ce mercredi. Il est passé, il y a peu, en avant-première au Forum des Images, dans un cycle « L’argent ne fait pas le bonheur ».
affiche
Assez étrange la « réalité » des faits : Catherine Breillat avait un projet de film (« Bad Love »), elle voit à la télé l’escroc Christophe Rocancourt (sorti de prison), le trouve fascinant et juge qu’il serait très bien pour jouer dans son film. Elle le rencontre et, des mois plus tard, se retrouve devant le juge après avoir porté plainte contre lui, l’accusant d’escroquerie. En effet, elle lui a signé, en confiance (???) une quinzaine de chèques aux sommes plus folles les unes que les autres et il n’a rien remboursé. Il a joué son rôle d’escroc.
De cette histoire, Breillat a sortit un livre, « Abus de faiblesse », et voici maintenant la version film. Je n’ai pas été enthousiasmé par celui-ci. Je n’ai pas « senti » ce qui pouvait pousser le personnage principal (qui s’appelle Maud dans le film et est joué par Isabelle Huppert, et reprend donc – dans une fiction – ce qui est arrivé à Catherine Breillat) à accepter de « prêter » autant d’argent. « C’était moi et ce n’était pas moi » se justifie Maud…
Le film « Bad Love » ne s’est pas fait, Catherine Breillat espère le faire un jour. Pour le moment, l’histoire existe en roman, un livre dédicacé à Christophe Rocancourt  (c’était du temps où ils étaient encore amis !). Sur internet, on peut voir une image du Festival de Cannes 2008, époque où le film était en projet avec pour personnages principaux Christophe Rocancourt et Naomi Campbell.
abus
Ils étaient venus fouler le tapis rouge, plus que jamais miroir aux alouettes.
(et à présent, suite à la sortie d’« Abus de faiblesse », Christophe Rocancourt porte plainte contre Catherine Breillat pour « atteinte à la vie privée »…)
UPDATE du 18/02/14 : tout à l’heure, j’écoutais en podcast l’émission Le masque et la plume du 16 février. Vers la trentième minute, il est question du film « Abus de faiblesse » :
Eric Neuhoff (à propos du personnage de l’escroc dans le film) :
« Pour Huppert, on ne comprends pas du tout ce qui l’a séduit chez lui »
Michel Ciment : « Mais c’est ça le sujet ! C’est le sujet du film. »
Eric Neuhoff : « Elle explique : « Je ne sais pas ce qui s’est passé, je ne sais pas ce… ». Ben alors, ben nous non plus, c’est ça le problème. C’est ça qui ne va pas du tout. »
Cela m’a amusé d’écouter cet échange ! Parce que lorsque j’ai écris, dans les quelques lignes du dessus, que je n’ai pas ressenti ce qui pouvait pousser Maud a prêter de l’argent, je me suis également fait la réflexion : « En même temps, c’est le sujet du film » …mais comme Neuhoff, j’ai aussi pensé que c’était un problème !

Prix cassé !

Il y a quelques semaines, c’était les soldes à la librairie de la Cinémathèque Française. Parmi des livres sur le cinéma, se trouvait (bizarrement) l’ouvrage « Techniques de pliage pour les designers ». Moins 50 % à la caisse pour le prix, indiquait un autocollant. Sur la couverture du livre ainsi soldé, était signalé la présence d’un CD avec plus de 140 maquettes à plier.
Le livre :
livre
Le CD, très raccord:
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Je ne l’ai pas acheté… 😉

« IDA », un film de Pawel Pawlikowski

« Ida » est un film de Pawel Pawlikowski (réalisateur du très beau « My Summer of Love » sorti en 2004). Le film était l’avant-première du mois de janvier au Forum des Images. NB : avant-première mensuelle organisée par le magasine Positif et présentée par Michel Ciment (qui ne manque jamais d’humour ou de mordant lors des quelques minutes de parole avant la projection).
« Ida » est un film assez austère, exigeant mais pas chiant ! (pas comme « Au-delà des collines » de Cristian Mungiu, une des avant-premières « Positif » de 2012, qui était austère, exigeant et chiant. Et qui durait 2h32 paraissant durer, au bas mot, 2h32.)
« Ida », c’est 1h19mn d’une image plutôt carré (les images sont issues de la bande annonce) :
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Peut-être qu’avec ces trois exemples, vous êtes-vous aperçu de quelque chose…
non ?
Et bien souvent, au cours du film, les cadrages ne sont pas courants. C’est-à-dire que l’image est très décentrée.
Alors, pour ceux pour qui « Ida » est un des premiers films qu’ils voient de toute leur vie, et qui du coup n’ont pas idée d’un cadrage courant ou pas, voici un moyen de repérer cette originalité :
vous regarder le film en vost (parce que vous ne parlez pas le polonais et que vous savez bien que regarder un film en version doublée, c’est mal) et tout d’un coup le sous-titre n’est plus en bas de l’image, mais tout en haut, ou au milieu, comme ici :
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Et maintenant, vous avez repéré le cadrage particulier de ce film pas banal.
« Ida » : sur tous les bons écrans à partir du 12 février 2014.
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Update du 12/02/14 : Télérama a proposé à Pawel Pawlikowski de commenter des photos du film, dont celle-ci :
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Voici un extrait de ce que le réalisateur en dit :
 » Je n’ai jamais vu des plans comme ça dans un film ! Ce genre de cadrage, c’est le résultat du format carré de l’image et du choix de faire des plans fixes. Pour les plans larges, ce n’était pas facile de trouver comment placer les comédiens dans le cadre, l’espace flottait autour d’eux. Alors, j’ai essayé de mettre de l’espace au-dessus, en haut. J’ai donné de l’air. C’était plus cosmique, plus bizarre, ça m’a plu. Sans intellectualiser cette démarche. C’était simplement touchant de voir des personnages perdus dans l’espace du cadre. »

Mc Tiernan bientôt au bout de sa peine !

Je viens de tomber un site amusant : FILMography dans lequel un photographe, Christopher Moloney, s’amuse a retrouver le lieu d’une scène d’un film…
Par exemple, voici l’acteur Pierce Brosnan qui sort, lors d’une scène de « L’Affaire Thomas Crown » (le remake de Mc Tiernan), du Metropolitan Museum of Art :
mc tiernan
Mais la GRANDE nouvelle du jour, c’est que John Mc Tiernan qui devrait sortir de prison en avril enchaînera directement sur le tournage d’un nouveau long métrage ! Info exclusive du site Variety.
Pour rappel, John aura fait un an de prison pour des broutilles (alors qu’il réalisait Rollerball, sortie en 2002, il a fait mettre sur écoute son producteur parce qu’il le soupçonnait de ne pas défendre les intérêts du film. Fait qu’il a nié devant le FBI et la faute de parjure a eu du mal à passer).
Cela aura été long : 12 mois de John Mc Tiernan derrière des barreaux… Et pendant de nombreuses années, avant son jugement, il n’a pas pu faire de film parce qu’étant en attente par rapport à une condamnation éventuelle (avant de faire de la prison, il a épuisé tous les recours possibles) aucun projet ne lui était confié.

« RoboCop » est de retour !

Et moi de même, avec ce nouveau blog (merci à Bugs qui m’héberge !).
Fût un temps, j’avais un blog où je parlais de cinéma, hébergé par Allociné. Puis Allociné a fermé tous ses blogs… enfin, a proposé une migration en Sibérie (surface de 13,1 millions de km2 très peu peuplée) ou pas loin. La mise en page n’ayant pas été gardé et la plupart de mes images ayant disparu, je n’ai pas poursuivi.
RoboCop est de retour, donc. L’affiche que l’on peut voir sur le territoire français annonce « Quand on n’a plus de héros, on les fabrique. »
flêche
Un peu bizarre comme accroche.
La réalité est plutôt : « Quand on n’a plus de héros, on fait des remakes » !
robocop1
(le film RoboCop est un remake du film de Paul Verhoeven sortie en 1987. Sur l’affiche, l’accroche était alors : « 50% HOMME, 50% MACHINE, 100% FLIC ». Dans une interview lisible actuellement sur le site premiere.fr, le réalisateur du remake, José Padilha, indique : « J’aurais été idiot de chercher à reproduire le film de Paul Verhoeven, qui est parfait. Mon but était d’en préserver le noyau intellectuel et de construire quelque chose d’actuel et de personnel autour. « )